N Î M E S
Dimanche 12 octobre 1952
Course Royale de De Montaut-Manse.
Les pensionnaires de l’avocat manadier n’avaient point drainé une affluence considérable : 1.500 personnes environ perdues dans l’immense amphithéâtre par un temps peu clément tâchèrent de ne point trouver l’après-midi trop morne devant la prestation moyenne des cocardiers, à laquelle s’ajouta la course d’un toro de Miura rescapé du lot de la Feria ; un cycliste acrobate meubla l’entracte ; spectacle varié et point cher et, comme dernier supplément, de la poussière, à croire que la sècheresse qui sévit dans notre région a tari les bouches à eau de la cité.
Des razeteurs, Douleau R. se tailla la part du lion, la famille Eyraud se mit en évidence ; à noter le travail de Palot, Labrado, Garrick, Giniès, Boursier, Lafont et du jeune nîmois Sicard, animateur de la course. L’inamovible présidence occupa le palco ; 26 razeteurs sautent en piste à la sonnerie marquant la sortie du premier taureau.
« Lebret » – Désorienté par la multitude de razets dès le début de l’attaque, le taureau change de terrain ; sa fin de course fut plus agréable où il défendit ses ficelles, dont la seconde primée 10 000 frs rentra au toril. Carmen.
« Trauco-Noso » – Se déplaçant sur de rapides fusées, se retournant avec facilité, il effectua de jolies actions sur Lolotte et Eyraud fils ; il tint tête aux nombreuses attaques dont il fut l’objet.
« Eyraguen » – Le doyen du lot se révéla comme tel, mou, se déplaçant sans trop de vivacité malgré le travail des razeteurs ; son quart d’heure fut ennuyeux ; des poursuites sur Douleau R. et Antoine, un timide coup de barrière sur Sicard où il passa la corne, sont les passages essentiels de son comportement.
« Coute-Negro » – Débutant bien par de jolies actions sur Imbert et Eyraud, le cocardier ne répondit par la suite que par à-coups au cours des nombreux razets ; à noter sur Garrick, Douleau et Boursier d’intéressantes poursuites.
« Tai » – Taureau rapide, il fournit une prestation agréable, changeant de terrain avec à-propos, fit face aux attaques dont il fut l’objet.
« Thabor » – Le meilleur du lot, rapide, se retournant avec facilité, il effectua une course au bizarre comportement, par instants répondant aux razets, puis se cantonnant dans une réserve dangereuse pour l’homme, il fut d’ailleurs razeté avec plus de prudence. Il émailla sa prestation de jolies poursuites sur Giniès, Boursier et Sicard.
Miura – Cardeno oscuro avec taches blanches au ventre, encorné bas et court, il sortit en trombe, faisant voler les planches ; ce ne fut que feu de paille ; débordé par les razets, ne possédant point la souplesse d’un taureau Camargue, le Miura ne montra aucun vice, et accusa encore des signes de la « glosopeda ». Fortement charpenté, bien en chair, son aspect aurait été impressionnant.